Les textes colligés pour ce numéro l’ont été dans la foulée du colloque du Réseau de la recherche sur la francophonie canadienne intitulé Vues d’ici et d’ailleurs, minorités linguistiques et francophonie en perspective. Ces articles, même s’ils portent sur des sujets divers, suscitent, les uns après les autres, le même questionnement : serions-nous parvenus à une nouvelle étape dans l’histoire de la francophonie canadienne, étape que l’on pourrait appeler de la postrevendication ou de la postmobilisation — L’heure n’est plus aux grandes revendications.
La francophonie canadienne est maintenant ailleurs, dans ce que l’on pourrait appeler l’aménagement de sa quotidienneté. La recherche universitaire semble avoir pris acte de ce changement : les textes que l’on s’apprête à lire ne parlent plus de rapports de force ou d’opposition entre dominants et dominés, comme le voulait l’ancienne doxa universitaire ; ils portent sur de nouvelles thématiques de recherche, comme la qualité de l’accueil des immigrants dans les communautés canadiennes-françaises et acadiennes, les services de santé en français, la « gouvernance » des communautés largement définie, les aménagements en matière d’urbanité, et d’autres termes qui renvoient aux nouvelles préoccupations à la fois des leaders des communautés, du gouvernement fédéral, et maintenant du milieu de la recherche.

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