Cet ouvrage est le troisième volet d’une trilogie sur le Canada français. Dans un premier volet, j’ai jeté un coup d’œil rétrospectif sur la période avant la Révolution tranquille; dans le second, j’ai décrit le monde qui a émergé autour de la Révolution tranquille. Ce troisième volet invite le lecteur à se mobiliser pour aider à construire une diaspora canadienne-française antifragile. Délibérément indéterministe, cet ouvrage invite à mettre en place un système d’enquête pour développer des formes de gouverne inédites mieux ajustées à la réalité diasporique et évolutionnaire du Canada français, et davantage focalisées sur la poursuite d’objectifs de vitalité communautaire plutôt que sur un repli vers l’autoconservation linguistique. La première partie de l’ouvrage passe en revue l’outillage mental nécessaire pour construire la sorte de gouvernance baroque dont le Canada français, comme bien des entités post-modernes, a besoin : une gouvernance eunomique – c’est-à-dire qui convient – et antifragile – c’est-à-dire qui accroît sa robustesse à proportion qu’elle est soumise à des pressions accrues. La seconde partie de l’ouvrage fait un peu de rétroprospective – comme dirait Jacques Lesourne. Elle cherche à comprendre comment les divers acteurs et porteurs de projets au Canada français ont interagi dans le passé récent au plan socio-économique, impolitique et civique, comment ils ont engendré des pathologies de gouvernance, et comment ils nous ont révélé un peu de leur âme au fil des circonstances – tout cela pour aider à circonscrire les scénarios plausibles. La troisième partie met en garde contre certaines forces obscures qui promettent de ralentir le processus d’apprentissage collectif sur lequel le système d’enquête que je propose doit aboutir : parlementeries, technocratie, idole de l’adjudication, désinformation et corruption – autant de forces que le citoyen en tant que producteur de gouvernance va devoir neutraliser autant que possible. La conclusion propose une feuille de route vers une diaspora canadienne-française qui voudrait continuer à progresser, à se transformer de manière créatrice et fructueuse, tout en préservant une identité migrante.

Gilles Paquet (1936–2019), O.C., MRSC, was Professor Emeritus at the Telfer School of Management and a Senior Research Fellow at the Centre on Governance of the University of Ottawa. He was a Fellow of the Royal Society of Canada and of the Royal Society of Arts of London, and served as President of the Royal Society of Canada (2003–2005). He studied at Laval, Queen's (Canada) and at the University of California (Los Angeles) where he was Postdoctoral Fellow in Economics. He taught at Carleton University for almost 20 years before joining the University of Ottawa in 1981. He received honorary doctorates from Queen's, Laval, and Thompson Rivers University, received the Public Service Citation Award of APEX, and was made Honorary Member of l'Association des économistes québécois. He was made Member of the Order of Canada in 1992.

Gilles Paquet's profile page